Diagonale à la grande lance de Domène

Grande Lance de Domène
La Diagonale (AD), 2780 m. 
Avec Hélène, photos ici.

Depuis mon arrivée à Grenoble et ma découverte de la Belledonne, mes "fouinenries" on the web se sont tout naturellement orientées sur les voies des massifs environnants. Camp to camp étant une vraie mine d'infos, j'ai trouvé cette course quelque temps après avoir fait la Grande Lance de Domène en compagnie d'Olivier en automne 2008. Manque d'expérience dans un premier temps, et opération du genou aidant, ce projet d'ascension me trottait dans la tête depuis un moment. D'autant qu'avec les beaux jours, les midi passés au jardin des plantes de Grenoble à manger le traditionnel sandwich américain en compagnie de collègues m'ont permis de repérer la ligne depuis le fond de vallée... 

Il ne m'en fallait pas plus pour me décider que l'appel de Thierry, gardien de la Pra, m'invitant à lui rendre visite. C'est décidé, ce week-end j'y monte. 

En compagnie d'Hélène, une copine d'un copain, nous partons donc samedi de Chamrousse en ayant pris le soin de laisser une voiture à Freydières pour nous éviter le retour à peaux. Courageux, nous prenons la benne pour commencer par descendre à ski vers les lacs Roberts et mettre les peaux direction la combe de Jasse Bralard. Réminiscence de mon temps en tant que porteur, j'ai dans le sac la matériel nécessaire à une grande course, autrement dit 5 kg de trop, plus des fringues de rechange, coquetterie somme toute inutile ainsi que de la viande et des pains de glace pour le refuge... Me voilà donc chargé comme une mule partant gaiement dans cette combe, confiant de ma lecture de carte pour nous guider... Pa de pot, j'y comprend vraiment rien, et c'est en concertation avec d'autres illuminés ayant décidé de faire cette même traversée que nous convenons de la route à suivre... Pas la meilleure vraisemblablement. Nous descendons des pentes à 40° gelées et surplombant des barres rocheuses... La prudence aurait certainement voulu que nous retirions nos skis comme nos comparses, mais moi me sentant bien, je les ai gardé pour quelques virages un peu moins serrés que ce que j'aurai imaginé de prime abord... 40° c'est raide en fait ! Finalement, de descentes en remontées, nous arrivons finalement à bon port ou plutôt refuge après trois heures de traversée dont une bonne moitié en plein cagnard qui m'aura valu la prime de bronzage le plus pourri de l'année au boulot...

Une fois au refuge, je retrouve avec grand plaisir Thierry que je n'avais revu depuis un an déjà... C'est décidé j'arrête les gros sacs... Je suis sur les genoux !

Le plaisir d'une bonne bière partagée, nous filons un coup de main en cuisine mais pas trop, mais surtout en salle, où nous conversons avec quelques bandes d'énervés qui ont décidé de faire la traversé de la Belledonne ou encore le Grenoble-Briançon... Après un repas tardif mais copieux, direction les dortoirs où oh miracle, aucun ronfleur hormis moi ne vient perturber mon sommeil.

Dimanche matin, réveil 6h00, petit dèj' et départ rapide (sur le coup des 7h00) direction le lac du Crozet... Encore une fois, en bonnes feignasses on commence par descendre (le pieeeeeed !). La traversée du Crpzet en neige béton c'est rigolo... Surtout pour moi qui regarde Hélène se débattre avec ses skis pas rassurée rassurée... La suite en peaux, nous montons avec le soleil en direction du lac du loup (à ne pas trop chercher en hiver d'ailleurs) au pied de la diagonale. La vue sur les Dents du Loup est juste magnifique...

Profitant de mon avance sur ma seconde, je déballe la corde, met les crabes, range les skis sur le sac, et andiamo ! Le temps que nous nous engagions, 5 personnes arrivent à l'attaque après nous ! Le premier topo est complètement englouti par les purges de la semaine passée et nous l'avalons corde tendue très rapidement pour venir butter sous le second. Je pose un point pour vacher Hélène et m'engage dans ce ressaut en belle glace, vraiment ludique et pose un relais quelques 20 m plus haut pour faire monter ma partenaire qui s'est faite rattraper par les autres candidats à la diagonale. Hélène passe sans soucis ce petit ressaut somme toute sympathique et nous repartons corde tendue jusqu'à l'arête où nous retrouvons avec délectation le soleil.

Panorama superbe… (clic ! clic! clic!)

Le temps de manger une petite barre céréale et de se désaltérer le gosier, nous rechaussons les skis pour redescendre fissa sur le refuge où nous ferons une fois de plus péter le bide avant la redescente sur Freydières.

À tous, Thierry, Hélène et Marie. Un grand Merci !

Les impressions du retour…
Les aventures de Norbert… en montagne !
by Potof.